Les négociations sur le Traité Mondial plastique : une montagne qui a accouché d’une microscopique souris !

La 2ᵉ partie de la 5ᵉ session du Comité Intergouvernemental de Négociations qui s’était penchée sur les Négociations du Traité Mondial plastique du 5 au 15 août 2025 à Genève, Suisse, au Palais des Nations avec son noble et louable entreprise de parvenir à un accord s’est soldée par un « sans accord » sans appel !

Un nombre important d’acteurs qui est composé de :

Plusieurs centaines de délégués représentant 176 pays membres des Nations unies, les organisations non gouvernementales (ONG), la communauté scientifique, mais aussi l’industrie pétrochimique.

3694 enregistrements approuvés, comprenant :

  •  1694 délégués de 180 membres du Comité ;
  •  1832 observateurs de 583 ONG ;
  •   40 observateurs de 17 organisations intergouvernementales ;
  •   90 observateurs de 18 entités des Nations-Unies ;
  •   315 médias, y compris le corps de presse de l’ONU.

Pour rappel, les acteurs non étatiques exigent un Traité Mondial plastique fort, ambitieux et contraignant tout en prenant en compte les aspirations des aspects tels tout le cycle de vie du plastique notamment la production, la santé humaine. 

Le marteau en plastique recyclé qui n’a pas réussi à livrer. Ce matin, le monde ne s’est pas réveillé à l’annonce qu’il espérait – un traité qui marquerait un tournant dans la lutte mondiale contre la pollution plastique.

Au lieu de cela, le Président du CNI a fait descendre un marteau fabriqué à partir de bouchons de bouteilles en plastique recyclé et a ajourné la session, qui sera reprise à une date ultérieure. Aucun progrès significatif n’a été réalisé.

Alors que les négociations étaient censées se conclure jeudi, les pourparlers se sont étirés toute la nuit dans un dernier effort pour sortir de l’impasse. C’était un marathon de 24 heures à Genève, les pays négociaient derrière des portes closes et les observateurs attendaient, se soutenaient mutuellement, et se tenaient solidaires alors que des années de travail ont abouti à quelques moments décisifs.

Après 10 jours de négociations, la conclusion est arrivée par une déception indescriptible et profondément amère. En effet, nous constatons que :

  • Pas d’obligations aussi bien sur le cycle de vie du plastique, les produits plastiques, les produits chimiques que sur le fonds (pas d’encadrement et liberté de contribution)
  • Pas de mention et de reconnaissance mais aussi de mesures concrètes relatives aux « produits chimiques », « systèmes de réutilisation », « santé humaine », « sources » 
  • Un projet de texte rejeté à plusieurs reprises par de nombreux États membres 
  • Une faible prise en compte de la gestion des déchets plastiques 
  • Un dilatoire manifeste constaté de la part des pays peu ambitieux 
  • Des observateurs interdits à plusieurs reprises d’accès à la salle et un accès limité dans des salles très petites. 
  • Une séance plénière ajournée après une journée de blocages 

Ce qui a le plus attiré notre attention ce sont plus de 80 pays qui ont rejetés le projet de texte révisé. C’est pourquoi les deux mots qui résument après les conclusions des négociations sont : 

  • Incertitude ;
  • Mobilisation continue (particulièrement des organisation de la société civile comme l’illustrent ces images ci-dessous des volontaires de l’association andansonia.green mobilisés dans les rues de Dakar pour sensibiliser la population).

En effet, les pays sont interpellés a non seulement rejeter ce projet de texte révisé mais aussi à mettre en place des mesures de réduction des produits plastiques. 

Quelle est la suite ?

  • Une réunion du bureau INC sur une hypothèse INC-5.3 sur la table. 
  • Une réunion des délégations pas encore décidée des prochaines étapes. 

Mais ce qui reste constant c’est que le combat pour un Traité Mondial plastique fort, ambitieux et contraignant continue. 

Des points positifs oui il y’en avait :

  • La mobilisation et le renforcement des pays ambitieux ;
  • Le travail très important effectué sur le texte. En effet, il y a désormais matière pour écrire un Traité opérationnel. 

En ce moment, le seul plaidoyer qui vaille est d’appeler tous les pays ambitieux à rejeter le texte et ce, sur tous les fronts. 


Article de sensibilisation réalisé par : Birahim NIANG (Environmental advocacy manager at adansonia.green et Team Member at Plastic action and Environment law Working Group at Children and Youth Major Group at the UNEP).


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