À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, Sen Retail consacre son 10ᵉ numéro à l’urgence écologique et aux réponses citoyennes face aux défis climatiques. Dans ce cadre, deux jeunes engagés, Ibrahima NGOM et Fatou Bintou Rassoul DIEDHIOU, livrent leurs réflexions croisées sur le rôle fondamental que jouent les associations environnementales au Sénégal.
À travers leurs contributions respectives, ils mettent en lumière l’action quotidienne de ces structures dans la sensibilisation des populations, la formation écologique des jeunes et la promotion de comportements plus durables. Dans un contexte marqué par l’accélération du changement climatique, leur regard souligne à quel point l’engagement local, communautaire et associatif est un levier essentiel pour construire une résilience collective.
Ces articles offrent non seulement une analyse lucide des enjeux, mais aussi un hommage vibrant à tous ceux qui, sur le terrain, œuvrent pour préserver notre environnement.
Article I : Titre – Le Rôle des Associations dans la Sensibilisation et l’Éducation Environnementale
By M. Ibrahima NGOM
Face aux défis environnementaux croissants, le rôle des associations dans la sensibilisation et l’éducation environnementale est devenu essentiel. Présentes aussi bien au niveau local que global, ces organisations jouent un rôle pivot pour éveiller les consciences, transmettre des connaissances et inciter à l’action pour la protection de notre planète.
Le Sénégal, comme de nombreux pays africains, est durement frappé par les conséquences du changement climatique : érosion côtière, sécheresse prolongée, inondations récurrentes, insécurité alimentaire, pollution des sols et de l’air. Ces phénomènes, aggravés par une urbanisation rapide et une gestion encore insuffisante des ressources naturelles, mettent à rude épreuve les équilibres écologiques et les conditions de vie des populations.
Dans ce contexte d’urgence écologique, l’éducation environnementale apparaît comme un levier fondamental pour bâtir une société plus résiliente, responsable et durable. Elle permet non seulement de transmettre des savoirs sur les enjeux climatiques, mais aussi de développer des comportements écoresponsables, dès le plus jeune âge.
Aujourd’hui, comme l’illustrent ces photos ci-dessous, de nombreuses associations, écoles, universités et structures communautaires s’investissent dans la sensibilisation et la formation écologique, notamment auprès des jeunes, qui représentent une part majeure de la population. Leur rôle est crucial pour faire émerger une conscience collective apte à relever les défis actuels et futurs. C’est dans cette dynamique que l’éducation environnementale au Sénégal s’impose comme un véritable pont entre les citoyens et les enjeux écologiques, favorisant l’éveil de l’éco-citoyenneté, grâce à une approche pédagogique inclusive et adaptée. À la fois levier d’innovation sociale et outil d’influence pour un changement durable, elle reste néanmoins confrontée à plusieurs défis qu’il convient d’analyser pour en renforcer l’impact.
1. Un pont entre les citoyens et les enjeux environnementaux
Les associations sont souvent le premier contact des populations avec les problématiques écologiques. Grâce à leur proximité avec les communautés, elles traduisent des concepts parfois complexes comme le changement climatique, la biodiversité ou l’économie circulaire, en actions concrètes et compréhensibles. Elles agissent ainsi comme un véritable pont entre la science, les politiques publiques et les citoyens.
2. L’éveil de l’éco-citoyenneté
En stimulant la réflexion et en valorisant l’engagement individuel et collectif, les associations contribuent à former des éco-citoyens : des individus conscients de leur impact sur l’environnement et capables d’agir en conséquence. À travers des actions de terrain comme des opérations de nettoyage, du reboisement ou des ateliers de recyclage, elles offrent des opportunités concrètes d’implication et renforcent le sentiment de responsabilité collective.
3. Une éducation adaptée et inclusive
À travers des ateliers, des conférences, des campagnes de sensibilisation, ou encore des programmes éducatifs dans les écoles, les associations développent des méthodes pédagogiques variées et adaptées à tous les publics. Elles savent s’adresser aussi bien aux enfants qu’aux adultes, en tenant compte des contextes culturels, sociaux et économiques. Cette approche inclusive permet une meilleure appropriation des enjeux environnementaux par l’ensemble de la société. L’UNESCO reconnaît d’ailleurs l’éducation environnementale comme une composante essentielle pour atteindre l’Objectif de Développement Durable (ODD) 4 sur l’éducation de qualité, et l’ODD 13 sur l’action climatique.
4. Un levier d’innovation et d’influence
Les associations innovent constamment pour rendre la sensibilisation plus dynamique : projets artistiques, campagnes sur les réseaux sociaux, etc. Elles influencent aussi les décideurs politiques en relayant la voix des citoyens et en plaidant pour des réformes en faveur du développement durable. Leur rôle de veille et d’alerte contribue à maintenir l’environnement au cœur des débats publics.
5. Des défis à surmonter
Malgré leur rôle clé, elles Doivent souvent faire face à des défis : manque de financement, besoin de renforcement de capacités, faible reconnaissance institutionnelle. Cependant, leur résilience et leur créativité leur permettent de continuer à innover et à se battre pour un avenir plus respectueux de l’environnement.
En résumé, les associations sont des acteurs incontournables de la sensibilisation et de l’éducation environnementale. Par leur engagement, leur pédagogie et leur capacité à mobiliser, elles participent activement à la construction d’une société plus consciente, plus responsable et plus solidaire face aux enjeux écologiques.
Article II : Titre – Sénégal face aux défis climatiques : le rôle clé des associations environnementales
By Fatou Bintou Rassoul DIEDHIOU
Le changement climatique est un défi mondial majeur : selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la température moyenne mondiale a déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, provoquant une multiplication des événements extrêmes. D’ici 2050, 216 millions de personnes pourraient être déplacées à cause du climat, dont une large part en Afrique subsaharienne.
L’Afrique, bien qu’elle ne contribue qu’à environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, est l’un des continents les plus vulnérables. On y observe une augmentation des sécheresses, une baisse des rendements agricoles pouvant atteindre 20 %, et une élévation du niveau de la mer menaçant des millions de personnes vivant sur les littoraux. Le Sénégal n’est pas épargné : l’érosion côtière y affecte plus de 60 % du littoral, la fréquence des inondations s’intensifie, et les périodes de sécheresse perturbent gravement l’agriculture. Dans ce contexte, les associations environnementales jouent un rôle crucial en sensibilisant les populations, en développant des solutions d’adaptation locales, et en plaidant pour des politiques publiques plus ambitieuses.
Parmi les régions du monde les plus exposées aux dégradations environnementales, l’Afrique apparaît aujourd’hui comme l’une des plus vulnérables. Le Sénégal, pays en développement, en est un témoin direct. Il subit l’avancée de la mer, qui provoque une érosion côtière sévère, notamment à Bargny, située à seulement 28 kilomètres de Dakar.
Le pays est également confronté à la sécheresse, à la rareté des terres cultivables, au réchauffement climatique, aux inondations, à une gestion problématique des déchets, à la pollution plastique, ainsi qu’à une dégradation de la qualité de l’air, causée entre autres par les cimenteries, les usines de béton et le trafic automobile.
Face à ces nombreux défis, les associations environnementales s’engagent de plus en plus activement pour proposer des solutions locales.
1. Quel rôle les associations environnementales portées par des jeunes et des femmes ?
Face à cette urgence écologique, de nombreux jeunes Sénégalais se mobilisent. Conscients et engagés, ils fondent des associations environnementales qui interviennent sur plusieurs fronts :
Comme l’illustrent ces photos ci-dessous, ces associations sont actives sur le terrain, proches des communautés, et confrontées aux réalités locales. Ces initiatives citoyennes, bien que parfois limitées en moyens, ont un impact réel et croissant. Elles permettent non seulement de sensibiliser la population, mais aussi d’agir concrètement face aux effets du changement climatique. Leur ancrage local, leur dynamisme et leur capacité d’innovation font des associations environnementales des actrices incontournables de la résilience écologique au Sénégal. Certaines se distinguent particulièrement par l’ampleur de leurs actions et la portée de leurs engagements.
2. Quelques exemples d’associations environnementales :
De nombreuses associations se sont démarquées ces dernières années :
Face aux effets croissants du changement climatique, de nombreuses associations environnementales sénégalaises, souvent portées par des jeunes, se mobilisent sur le terrain. Elles mènent des actions concrètes comme le nettoyage des plages, le reboisement, l’éducation à l’environnement et le plaidoyer citoyen. Bien que ces initiatives aient un impact réel, elles restent limitées sans un soutien plus fort de l’État et du secteur privé. Il est donc urgent que ces acteurs s’engagent davantage pour accompagner et renforcer le travail de ces associations, essentielles dans la lutte contre les dérèglements climatiques.
En guise de conclusion, force est de constater que le Sénégal dispose aussi d’un levier puissant : sa jeunesse engagée. Il est impératif de renforcer leur visibilité, leur financement et leur capacité d’action. C’est en unissant les forces institutionnelles, citoyennes et communautaires que le Sénégal pourra bâtir un avenir plus vert et plus juste.
Bonne lecture !