Chers.e.s lecteurs, lectrices,
Notre dernier magazine consacré à la question de « l’inclusion sociale comme leviers de performance RSE pour les entreprises et les organisations de la société civile » avait consacré une rubrique spéciale dédie à Mariama DIA, une entrepreneuse vivante avec un IMC.
Co-écrit avec sa mère et sa grande sœur, le but de cet article de sensibilisation du grand public était de mettre en avant que le handicap ne doit pas un être un facteur d’exclusion qui prive des milliers de jeunes d’avoir les mêmes opportunités que les autres. Cette rubrique met aussi en avant le rôle de la famille et des proches dans l’intégration des personnes vivants avec un handicap.
Parcours d’intégration : entre rejet et acceptation dans la société sénégalaise ?
Mariama Dia est née le 31 Août 1999 à Dakar, les séquelles de la souffrance néo natale dont elle souffrait ont laissé en elle une Infirmité Motrice cérébrale (IMC). Une intervention chirurgicale d’allongement des tendons Achilles et , de la kinésithérapie et de l’aquagym ont permis à Mariama qui marchait toujours à quatre pattes , de pouvoir se tenir enfin debout à quatre (4) ans. Et c’est en ce moment bien précis que je l’ai surnommé ma petite Amazone. Mariama a appris à parler avec l’accompagnement d’un orthophoniste et d’un orthoptiste, ma joie fut immense quand elle a réussi enfin à prononcer ses premiers mots. L’école élémentaire Anne Marie Javoueh à Dakar l’accueille à bras ouvert à (6) ans dans son cours préscolaire pour lui permettre d’être avec des enfants et de la stimuler dans son élan d’apprentissage du langage et ses premiers pas à l’école comme tout enfant de son âge.
Affectée à Thiès en 2007, la recherche d’école a repris et le premier cas de rejet pour écriture illisible se présenta, le vrai combat vient de démarrer. Heureusement que l’Ecole Sainte Bernadette avait offert à Mariama l’opportunité de lire et d’écrire, et ma reconnaissance fut grande.
Eh hop : le début des railleries des camarades de classes qui la rejetait, heureusement sa petite sœur était sa fidèle compagne durant tout ce cycle. Mariama préférait suivre en classe et arrivée à la maison, elle utilisait les cahiers de sa sœur pour recopier ses leçons à son rythme. Le jour où Mariama fut admise au CFEE et à l’entrée en Sixième , une force Presque Sur naturelle me disait qu’elle pourra continuer et en avant pour le lycée. Cette fois ci , les vaillantes dames des Cours Privés la Normalienne se sont engagées pour offrir à Mariama un enseignement approprié et de bonne qualité , ce sont des championnes de l’éducation Inclusive .
« Vivre seul avec son handicap est le symbole de l’exclusion sociale. Elle commence dans nos maison et se reflète dans la rue, à l’école, etc. Je suis persuadée que la famille doit être la ceinture protectrice » !
Madame DIAKHATE, la maman de Mariama et sa conseillère
L’entrepreneuriat, ma famille et mes amis, des refuges pour ne pas vivre une marginalisation professionnelle ?
Mariama profitait de vacances scolaires pour apprendre l’informatique espérant pouvoir l’utiliser à l’examen, hélas notre système n’est pas aussi développé. Après deux années de passage au BFEM, Mariama n’a pas eu ce diplôme tant voulu, très frustrée à 20 ans il lui faut plus une formation qualifiante pour un emploi libéral.
Le métier de transformation des produits locaux était une solution à notre grande équation, et en avant pour le centre de Formation Professionnelle de Mont Rolland à 18km de Thiès. Mariama prenait deux taxis pour rallier Thiès à Mont Rolland tous les jours et avec amour elle n’a jamais été en retard ni absente jusqu’à la fin de la formation et fut major de sa promotion. Sa ténacité la poussait à mettre en pratique tout ce qu’elle apprenait et petit à petit avec ses maigres ventes et le soutien de sa famille, de ses amis qui furent ses clients. L’heure est arrivée de se lancer dans ce métier si noble et dont elle serait son propre employeur, pas besoin de commission de recrutement où le risque de rejet et de marginalisation planent toujours pour les personnes vivant avec un handicap.
Au-delà de sa maman, Mariama a la chance d’avoir une grande sœur qui lui cherchait toujours des opportunités de vente, elle a participé avec succès à la foire « Réussir au Sénégal avec le GIZ à deux reprises » . Les recettes de vente de la foire ont permis à Mariama de démarrer les travaux des deux pièces destinées jadis à usage d’habitation pour elle et sa sœur, qui vont devenir l’unité de Transformation YUMMY FOOD. Nous remercions la Sonatel et Auchan Sénégal pour leur appui.
Yummy Food SN avec ses services et activités de transformation et de valorisation des produits locaux.
Le rêve de Mariama est d’avoir une entreprise de transformation de produits locaux et de surcroît qui va accueillir des personnes vivant avec un handicap avec un grand sourire.
Auteure : Mariama DIA, Fondatrice et présidente de la PME inclusive Yommy Food
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Content manager : M.MBOUP
Bonne lecture !